Comment les USA ont-ils sauvé 400 millions d’animaux en 2014 ?

[Ce texte est une traduction libre depuis l’anglais d’un article paru sur le site latestvegannews.com et rédigé par Hannah Sentenac. Les liens de références ont été repris de l’article original.] DSC_5661

Les nutritionnistes sont désormais unanimes : pour des raisons de santé, la consommation de viande doit diminuer. Les militants véganes, eux, vont plus loin : pour des raisons éthiques, elle doit s’arrêter. Mais la stratégie pour y parvenir continue de diviser ceux-ci.

Tandis que certains militants considèrent que les méthodes visant à se passer de viande à temps partiel (Jeudi Veggie, Lundi sans viande…) ne poussent pas assez loin la prise de conscience, d’autres y voient des étapes cruciales vers un monde qui ne verrait plus les animaux comme une source de nourriture. Et dans les faits, que disent les chiffres de consommation ?

Les produits animaux font partie de l’alimentation quotidienne standard dans nos sociétés, et ils risquent peu d’en être supprimés du jour au lendemain. Par contre, un monde qui mange moins de viande est déjà en marche. Aux États-Unis, par exemple, sa consommation a enregistré une chute de 10 % par habitant depuis 2007.

Une baisse qui a des conséquences pour les animaux : cette année-là, les États-Unis ont élevé et tué 9,5 milliards d’animaux terrestres à des fins de nourriture. En 2014, ce nombre s’élevait à 9,1 milliards. Cela signifie que par rapport à 2007, 400 millions d’animaux ont échappé en 2014 à une vie d’enfermement en élevage et à l’abattage.

Pour se faire une idée, c’est plus que le nombre compilé de tous les animaux utilisés dans les laboratoires, victimes de la chasse, enfermés dans les cirques, dans les élevages de chiots et abandonnés en refuges – aux États-Unis uniquement. En outre, cette diminution intervient alors que la population américaine s’accroît.

Campagnes de promotion du végétarisme, mise sur le marché de simili-viandes convaincants et de laits végétaux, prise de conscience des bénéfices pour la santé d’une réduction des produits animaux : nous avons tous observé une forte dynamique se mettre en place ces dernières années.

Beaucoup d’organisations réalisent un travail de sensibilisation visant une diminution de la consommation de viande. Aux États-Unis, l’association de droits des animaux Humane Society of the United States (HSUS) y consacre une part de ses ressources en incitant les institutions scolaires à organiser des journées végés à la cantine. Résultat : dans les écoles de Los Angeles, on estime que ce sont 700.000 repas par semaine qui ne contiennent désormais plus de viande.

Paul Shapiro, vice-président de HSUS, apporte un éclairage important sur ces campagnes : « Le taux de végétariens n’a pas énormément changé aux États-Unis ces dernières années. Par contre, c’est la réduction de la consommation de viande – par des personnes qui ne sont pas végétariennes – qui est vraiment le moteur de cette dynamique. » En d’autres mots, les flexitariens (et plus largement les omnivores qui réduisent la viande) sauvent réellement des vies.

Et ce n’est pas tout : une enquête réalisée en 2013 par l’institut Mintel a révélé que si plus d’un tiers des Américains achetaient des substituts de viande, moins de 10 % de la population se considérait végétarienne. En clair, le marché des simili-viandes est largement alimenté par des non végétariens, explique Paul Shapiro.

Bien sûr, cela n’enlève rien à l’importance du véganisme, ou à l’influence que le mouvement végane (peut) exerce(r) sur le grand public. Mais ces chiffres montrent néanmoins le changement salutaire que les omnivores peuvent engendrer dans notre modèle alimentaire. Le flexitarisme, les campagnes de type Jeudi Veggie et les efforts consentis par les omnivores épargnent un nombre astronomique d’animaux.

On le voit, ce n’est pas parce qu’une personne n’est pas à 100 % végane qu’elle ne fait pas avancer les choses. Selon une étude récente, 36 % des Américains se disent ouverts à l’alimentation végétale. La grande majorité d’entre eux n’est pas végane ou même végétarienne. Mais ils sont plus d’un tiers à être disposés à changer. Et c’est un changement qui sauve de façon directe la vie de nombreux animaux : pas moins de 400 millions rien que l’année dernière.

Alors, ça ne vaut finalement pas la peine de convaincre votre vieil oncle carnivore de se mettre à la salade de temps à autre ? Au regard de ces résultats, les animaux voient en tout cas la différence.

4 réflexions sur “Comment les USA ont-ils sauvé 400 millions d’animaux en 2014 ?

  1. Article très intéressant. Par contre, y a t il eu une augmentation des importations de viandes ? Parce que diminution du nombre d’animaux abattus aux USA ne veut pas forcément dire diminution de la consommation de viande de la part des américains.

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    1. Dans le même genre, je me suis demandé si le poids des bêtes avais évolué, (plus grosse = plus de viande),

      En france, le nombre de vaches laitières diminue, mais c’est parce que les pauvres doivent produire toujours plus. Pour le vomito, c’est là page 4

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  2. La consommation de viande est en baisse dans plusieurs pays occidentaux (en même temps, c’était difficile qu’elle augmente encore puisque la plupart des gens mangent des oeufs, des produits laitiers et de la viande trois fois par jour).

    Cependant, il n’y a pas vraiment raison de se réjouir.

    Au niveau mondial, la production augmente rapidement. Selon l’ONU, la production d’animaux domestiques destinés à la boucherie va DOUBLER d’ici à 2050, passant de 60 milliards actuellement à 120 milliards. Cela est souvent présenté comme étant « la faute » de l’Inde de la Chine, des nations largement végétariennes, qui adoptent de plus en plus une alimentation nord-américaine basée sur la viande, les œufs et les produits laitiers. Cependant, il faut considérer le fait que ces nouveaux marchés ne se développent pas tout seuls et que les corporations agricoles (qui ne peuvent plus vraiment augmenter leur part de marché en Occident) font des campagnes actives pour promouvoir la consommation de produits animaux dans ces pays.

    Ensuite, malgré la réduction du nombre d’animaux consommés aux États-Unis, de plus en plus d’animaux domestiques vivent dans les enfers des élevages industriels.

    Selon le plus récent rapport du Food & Water Watch :
    – Le nombre d’animaux domestiques élevés pour la boucherie sur des fermes industrielles a augmenté de 20% entre 2002 et 2012.
    – Le nombre de vaches laitières dans les fermes industrielles a doublé de 1997 à 2012.
    – Le nombre de poulets de chair dans les fermes industrielles a augmenté de 80% de 1997 à 2012.
    – Le nombre de poules pondeuses industrielles a également augmenté du quart dans la même période.

    Autrement dit, même si les Américains mangent un peu moins de produits animaux qu’avant, les animaux qu’ils mangent vivent une vie plus misérable que jamais.
    Source: http://www.foodandwaterwatch.org/rep…/factory-farm-nation/

    J’espère néanmoins que cette tendance à la diminution de la consommation de viande puisse rendre plus facile de dénoncer l’exploitation animale dans les grands médias.

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